Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a rencontré samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgu à Vladivostok.

Moscou (AFP) - Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a quitté la Russie dimanche après une rare visite de six jours qui a semblé consolider les liens de son pays avec le président Vladimir Poutine, attisant les craintes occidentales selon lesquelles Pyongyang pourrait fournir à Moscou des armes pour son assaut contre l'Ukraine.

La tournée de Kim dans l'Extrême-Orient russe, qui a débuté mardi, s'est intensément concentrée sur la coopération militaire, notamment un échange symbolique de fusils avec Poutine et une inspection des armes russes de pointe.

La première visite officielle de Kim à l'étranger depuis la pandémie de coronavirus a fait craindre que Moscou et Pyongyang défient les sanctions occidentales pour conclure un accord d'armement qui pourrait aider le Kremlin à poursuivre son assaut contre l'Ukraine.

Avant de quitter Vladivostok, la ville russe d'Extrême-Orient située juste de l'autre côté de la frontière avec la Corée du Nord, Kim a reçu cinq drones explosifs, un drone de reconnaissance et un gilet pare-balles en guise de cadeaux du gouverneur de la région de Primorye, frontalière de la Chine et de la Corée du Nord.

Il a également visité l'Université d'État d'Extrême-Orient et a semblé particulièrement heureux en regardant un spectacle de morses dans un océanarium local.

- Toasts à la vodka -

Résumant la visite du dirigeant nord-coréen, le ministre russe des Ressources naturelles Alexander Kozlov, qui l'accompagnait lors de sa dernière journée, a déclaré que « beaucoup » de choses avaient été discutées.

"Kim Jong Un était très intéressé et prêtait attention aux moindres détails", a déclaré Kozlov.

Il n'a fait mention d'aucun accord concernant des questions militaires, mais a déclaré que les deux parties avaient discuté de l'augmentation des approvisionnements en céréales et de la reprise des voyages aériens réguliers. Les deux pays ont également discuté de la relance de projets d'infrastructures longtemps restés silencieux, a-t-il ajouté.

Les responsables gouvernementaux des deux pays ont également convenu de se rencontrer à Pyongyang en novembre, a ajouté Kozlov.

La première visite officielle de Kim à l'étranger depuis la pandémie de Covid a attisé les craintes d'un accord d'armement entre Moscou et Pyongyang.

À la fin de la visite de Kim, des séquences vidéo officielles russes le montraient faisant ses adieux à une délégation russe depuis son train lourdement blindé, avant que la marche russe « Adieu à Slavianka » ne soit jouée au départ du train.

La Russie et la Corée du Nord, alliées historiques, sont toutes deux soumises à une série de sanctions mondiales – Moscou pour son offensive en Ukraine, Pyongyang pour ses essais d’armes nucléaires.

Samedi, Kim a rencontré le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou à Vladivostok, où il a inspecté des armes de pointe, notamment un système de missiles hypersoniques.

Les deux hommes ont été vus souriant alors qu'ils inspectaient certains des bombardiers nucléaires russes sur un aérodrome avant de monter à bord d'un navire de guerre.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un et le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgu lèvent leurs verres samedi lors d'une visite au port de Vladivostok.

L'agence de presse nord-coréenne KCNA a publié plus tard des photos d'un Kim au grand sourire portant un chapeau de fourrure russe traditionnel et levant un verre de vodka avec Shoigu et leurs délégations.

- Une plus grande coopération ? -

Mercredi, Poutine et Kim se sont entretenus au nouveau cosmodrome russe Vostochny, à environ 8 000 kilomètres (5 000 miles) de Moscou.

Après la réunion, Poutine a évoqué la perspective d’une plus grande coopération avec la Corée du Nord et les « possibilités » de liens militaires.

Carte des lignes ferroviaires en Corée du Nord, en Russie et dans les pays voisins, montrant les emplacements de la dernière visite du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un en Russie.

Moscou serait intéressé par l'achat de munitions nord-coréennes pour poursuivre les combats en Ukraine, tandis que Pyongyang souhaite l'aide de la Russie pour développer son programme de missiles condamné au niveau international.

Le Kremlin a déclaré qu'aucun accord n'avait été signé ni ne serait signé.

L'agence de presse nord-coréenne KCNA a qualifié la visite de Kim de « fervente et chaleureuse » et a déclaré qu'une « nouvelle ère d'amitié, de solidarité et de coopération » s'ouvrait entre la Corée du Nord et la Russie.

Lors de sa rencontre avec Kim, Poutine a accepté une invitation à se rendre en Corée du Nord et a proposé d'envoyer un Nord-Coréen dans l'espace, ce qui serait une première.