Les secouristes ont continué à rechercher des survivants lundi

Marseille (AFP) - Des chercheurs ont retrouvé lundi un troisième corps dans les décombres d'un appartement effondré à Marseille, alors que les secouristes couraient contre la montre pour retrouver cinq personnes toujours portées disparues.

Plus de 24 heures après une explosion présumée dans le bâtiment, où des habitants ont signalé une forte odeur de gaz, des dizaines de chercheurs et de chiens ont travaillé parmi les débris alors qu'un incendie couvait toujours en dessous.

Mais le maire de la ville portuaire méditerranéenne a déclaré que les secouristes étaient toujours optimistes quant à la possibilité de retrouver des survivants.

"Il y a encore de l'espoir, et tant qu'il y aura de l'espoir, on ne s'arrêtera pas", a déclaré le maire Benoit Payan, sur les lieux de la catastrophe.

Marseille

Lionel Mathieu, le commandant du service d'incendie de la ville, a déclaré que son équipe menait une "bataille contre la montre".

"Le feu n'a pas atteint toutes les parties, il y a donc de l'espoir que certaines personnes soient encore en vie", a-t-il dit.

L'incendie sur le site a rendu difficile pour les chiens renifleurs de détecter plus de victimes ou de survivants.

Dimanche, avant la découverte des corps, le procureur local Dominique Laurens a déclaré aux journalistes que huit personnes "ne répondaient pas aux appels téléphoniques".

Cinq personnes dans un immeuble voisin ont été légèrement blessées lors de l'explosion et de l'effondrement, qui s'est produit dimanche vers 00h40 (22h40 GMT samedi).

La tâche des sauveteurs a été compliquée par l'effondrement partiel d'un des bâtiments mitoyens

La cause de l'explosion reste à déterminer, mais les enquêteurs étudient la possibilité qu'elle soit le résultat d'une fuite de gaz.

Saveria Mosnier, qui habite dans une rue proche du site dans le quartier de La Plaine, a déclaré qu'elle dormait lorsqu'une "énorme explosion... a secoué la pièce".

"J'ai été réveillée par un choc, comme si j'avais rêvé", a-t-elle déclaré à l'AFP.

"On a très vite senti une forte odeur de gaz qui traînait, on pouvait encore la sentir ce matin."

L'adjoint au maire Yannick Ohanessian a déclaré aux journalistes présents sur les lieux que plusieurs témoins avaient fait état "d'une odeur suspecte de gaz".

- Évacuation -

Deux bâtiments à côté de la propriété détruite ont été gravement endommagés, dont un s'est effondré plus tard dans la journée sans blesser aucun sauveteur.

Près de 200 habitants ont été évacués des immeubles environnants.

La ville a fourni des abris d'urgence et la communauté locale est également intervenue pour aider à coordonner le logement et l'aide pour eux.

Les secouristes ont poursuivi les opérations de sauvetage de nuit à l'aide d'une grue et de projecteurs

"Beaucoup de familles du quartier ont peur", a déclaré Arnaud Dupleix, président d'une association de parents d'élèves à l'école primaire Tivoli voisine.

Une neuvième personne vivant dans un immeuble voisin avait également été portée disparue, mais a depuis été en contact avec des proches, a indiqué le bureau du procureur.

En 2018, huit personnes ont été tuées à Marseille lorsque deux immeubles vétustes du quartier populaire de Noailles se sont effondrés.

Cette catastrophe a jeté une lumière crue sur les normes de logement de la ville, des groupes d'aide affirmant que 40 000 personnes vivaient dans des structures de mauvaise qualité.

Mais les autorités ont semblé dimanche exclure des problèmes structurels dans le dernier effondrement.

"Il n'y a pas eu d'avis de danger pour cet immeuble, et il ne se trouve pas dans un quartier identifié comme à l'habitat indigne", a précisé Christophe Mirmand, préfet de la région des Bouches-du-Rhône.