Les inquiétudes concernant les punaises de lit sont encore plus pressantes alors que la France est en train d'accueillir la Coupe du monde de rugby.

Paris (AFP) - Le gouvernement français a tenté mercredi d'apaiser les craintes grandissantes du public face à une supposée invasion de punaises de lit, affirmant qu'il n'y avait aucune preuve d'une résurgence de ces irritants piqueurs dans les transports publics.

Des citoyens consternés ont rapporté avoir vu ces créatures ces dernières semaines dans les trains, dans le métro parisien ainsi que dans les cinémas et les écoles.

Ces observations ont fait frémir tout le pays, alors que la France est en train d'accueillir la Coupe du monde de rugby et se prépare à accueillir des millions de personnes du monde entier pour les Jeux olympiques de Paris l'année prochaine.

En plus de faire la une des journaux, l'augmentation signalée des nuisibles vampiriques est même devenue la cible de plaisanteries dans les émissions-débats télévisées américaines de fin de soirée.

Mais les responsables insistent sur le fait qu’il n’existe aucune preuve scientifique suggérant une éventuelle explosion du nombre de punaises de lit et que les images publiées sur les réseaux sociaux ne signifient pas nécessairement une augmentation du nombre de punaises de lit.

"Il n'y a pas de résurgence des punaises de lit" dans les transports, a déclaré mercredi à la presse le ministre des Transports Clément Beaune après avoir organisé une réunion d'urgence des grands opérateurs.

"Il n'y a pas d'augmentation des cas, pas de psychose, pas besoin d'anxiété", a-t-il ajouté.

"C'est pris au sérieux et chaque cas signalé fait l'objet d'une réponse et de contrôles", a déclaré Beaune, insistant sur le fait qu'aucun des cas signalés ces dernières semaines dans le métro parisien ou dans les trains interurbains n'était avéré.

"J'ai demandé à tous les opérateurs de publier des données sur les cas signalés et les cas avérés", a-t-il ajouté, "il est important d'être transparent".

- 'Une approche compréhensive' -

Une dizaine de cas ont été signalés à la RATP, qui gère le métro parisien, ces dernières semaines, a indiqué Beaune, précisant que "tous ont été contrôlés (...) il n'y a eu aucun cas avéré".

Trente-sept observations ont été signalées à la SNCF, la société ferroviaire nationale, Beaune précisant que "toutes ont été vérifiées, aucune n'a été prouvée".

Mais signe du sérieux avec lequel le gouvernement du président Emmanuel Macron considère la question des Jeux olympiques imminents, une réunion interministérielle aura lieu vendredi sous l'égide de la Première ministre Elisabeth Borne, a déclaré le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.

Les punaises de lit « affectent la santé, l’économie, les transports, le tourisme » et « nécessitent donc une approche globale », a déclaré Veran aux journalistes.

Deux écoles – l'une à Marseille et l'autre à Villefranche-sur-Saône, près de Lyon, dans le sud-est de la France – ont été infectées par des punaises de lit et ont été fermées pendant plusieurs jours pour être nettoyées, ont indiqué les autorités locales.

Par ailleurs, le chef du parti Renaissance de Macron à l'Assemblée nationale française, Sylvain Maillard, a déclaré mardi qu'un projet de loi multipartite serait présenté « début décembre » pour lutter contre le « fléau » des punaises de lit.

Les punaises de lit, qui avaient largement disparu de la vie quotidienne dans les années 1950, sont apparues en plus grand nombre au cours des dernières décennies, principalement en raison des fortes densités de population, du nombre croissant de personnes prenant davantage de vacances et des transports en commun.

On estime qu'un foyer français sur dix aurait connu un problème de punaises de lit au cours des dernières années, nécessitant généralement une opération de lutte antiparasitaire coûtant plusieurs centaines d'euros et souvent répétée.

Les punaises de lit tirent leur nom de leur habitude de nicher dans les matelas, même si elles peuvent également se cacher dans les vêtements et les bagages. Ils sortent la nuit pour se nourrir de sang humain.

Les piqûres de punaises de lit laissent des cloques ou de grandes éruptions cutanées sur la peau et peuvent provoquer des démangeaisons intenses ou des réactions allergiques.

Ils provoquent aussi souvent une détresse psychologique, des problèmes de sommeil, de l’anxiété et de la dépression.