La France affirme que la frégate Languedoc a tiré sur les drones en "légitime défense"

Paris (AFP) - Une frégate française qui a abattu deux drones en mer Rouge agissait en état de légitime défense après avoir été attaquée par des véhicules aériens sans pilote, a indiqué lundi le ministère des Affaires étrangères à Paris.

L'état-major français a rapporté dimanche que la frégate Languedoc, opérant en mer Rouge, avait ouvert le feu sur deux drones se dirigeant droit vers elle depuis les côtes du Yémen, les détruisant tous deux.

L'incident est survenu après que les rebelles Houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont menacé samedi d'attaquer tout navire se dirigeant vers les ports israéliens à moins que de la nourriture et des médicaments ne soient autorisés à entrer dans la bande de Gaza assiégée.

Le ministère des Affaires étrangères a déclaré que les drones étaient engagés dans une « attaque » contre son navire et avaient été abattus en « légitime défense ».

L'incident s'est produit dans un contexte "d'attaques et d'actes de piraterie commis par les rebelles houthis en mer Rouge", qui représentent une "augmentation inquiétante des atteintes à la liberté de navigation dans cette zone", ajoute le communiqué.

Le ministère a exhorté les Houthis à « cesser immédiatement les attaques contre les civils » et à respecter la liberté de mouvement.

La France suit de près l’évolution de la situation en mer Rouge et appelle « tous les acteurs à éviter toute flambée régionale ».

L'état-major a indiqué dimanche que les interceptions de drones avaient eu lieu à 20h30 GMT et samedi à 22h30 GMT, à 110 kilomètres de la côte yéménite et du port d'Hodeïda, sous contrôle rebelle.

Les drones "volaient directement vers le navire", a indiqué l'état-major.

La frégate utilisait des missiles sol-air de type Aster 15, conçus pour se défendre contre des menaces à courte et moyenne portée, a indiqué à l'AFP une source militaire sous couvert d'anonymat.

- Tensions en mer Rouge -

La marine française n’avait jamais utilisé de missiles sol-air en matière d’autodéfense auparavant.

L'incident s'est produit dans un contexte de tensions accrues dans la mer Rouge et dans les eaux environnantes, à la suite d'une série d'attaques maritimes menées par les rebelles Houthis depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre.

Dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux, les Houthis ont déclaré qu’ils « empêcheront le passage des navires à destination de l’entité sioniste » si l’aide humanitaire n’est pas autorisée à entrer dans la bande de Gaza dirigée par le Hamas.

La frégate française a utilisé des missiles Aster pour abattre les drones, a indiqué une source militaire.

Les Houthis ont récemment attaqué des navires qu’ils prétendent avoir des liens directs avec Israël, mais la dernière menace élargit la portée de leurs cibles.

Le Hamas a salué la position des Houthis comme étant « audacieuse et courageuse ».

Un destroyer américain a abattu trois drones au début du mois alors qu'il prêtait assistance à des navires commerciaux en mer Rouge qui étaient visés par des attaques en provenance du Yémen, selon Washington.

Il a condamné ce qu’il considère comme « une menace directe » pour la sécurité maritime.

L'incident de samedi était la première fois qu'un navire militaire français était pris pour cible par les Houthis depuis que des militants du Hamas ont attaqué Israël le 7 octobre.

Israël a répondu à l'attaque du Hamas par une offensive militaire incessante qui, selon les autorités du Hamas dans le territoire palestinien assiégé, a fait des milliers de morts.

Le Yémen possède un long littoral le long du golfe d’Aden et du sud de la mer Rouge, une voie navigable stratégique vers Israël au nord.