La police a sécurisé les abords du lieu de la fusillade dans le 10e arrondissement branché de Paris

Paris (AFP) - Un homme armé de 69 ans a ouvert le feu vendredi dans un centre culturel kurde et un salon de coiffure à Paris, tuant trois personnes et en blessant trois autres, ont indiqué des témoins et le parquet.

Les tirs peu avant midi (11H00 GMT) ont semé la panique rue d'Enghien dans le 10e arrondissement branché de la capitale, un quartier animé de boutiques et de restaurants qui abrite une importante population kurde.

Des témoins ont indiqué à l'AFP que le tireur, décrit par la police comme blanc et connu pour deux précédentes tentatives de meurtre, a d'abord visé le centre culturel kurde avant d'entrer dans un salon de coiffure voisin où il a été arrêté par la police.

"On a vu un vieil homme blanc entrer, puis commencer à tirer dans le centre culturel kurde, puis il est allé chez le coiffeur d'à côté", a raconté à l'AFP par téléphone Romain, qui travaille dans un restaurant voisin.

Un autre habitant du quartier, qui a demandé à rester anonyme, a déclaré à l'AFP: "Il y avait des gens qui paniquaient, criaient à la police et pointaient vers le salon 'il est là-dedans, il est là-dedans, entrez'".

Il a dit avoir vu deux personnes sur le sol du salon avec des blessures à la jambe.

Le centre communautaire kurde, appelé Centre Ahmet Kaya, est utilisé par une association qui œuvre à l'intégration de la population kurde en région parisienne.

- Attaque d'extrême droite ? -

Le tireur a été décrit par des sources policières comme "caucasien", de nationalité française, et connu pour deux précédentes tentatives de meurtre en 2016 et 2021.

Plan de Paris localisant la rue où un homme a tiré plusieurs coups de feu vendredi

Ses motivations restent floues, mais son identité et sa cible ont immédiatement fait soupçonner que la fusillade aurait pu être motivée par la race.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a mis en garde à plusieurs reprises contre le danger des groupes d'extrême droite violents en France.

Mathilde Panot, chef parlementaire du parti politique d'extrême gauche La France insoumise, a immédiatement pointé du doigt l'extrême droite, la qualifiant d '«attaque raciste».

Le tireur a été blessé et "a été transporté à l'hôpital", a déclaré la maire du 10e arrondissement, Alexandra Cordebard, sur les lieux où la police a bouclé les routes environnantes.

"Il y a trois morts, une personne en réanimation et deux personnes grièvement blessées, et le suspect, qui a été interpellé, a également été blessé, notamment au visage", a déclaré à la presse la procureure de Paris Laure Beccuau.

- Persécution -

Certains membres du centre kurde ont pu être vus en train de pleurer et de se serrer dans leurs bras pour se réconforter.

« Ça recommence. Vous ne nous protégez pas. Nous sommes en train d'être tués ! l'un d'eux a crié à la police voisine.

Souvent décrits comme le plus grand peuple du monde sans État, les Kurdes sont un groupe ethnique musulman, mais non arabe, réparti en Syrie, en Irak et en Iran, qui a été victime de persécutions et de violences.

Une commerçante du quartier a déclaré à l'AFP sous couvert d'anonymat avoir entendu sept ou huit coups de feu, disant "c'était la panique totale". Nous nous sommes enfermés à l'intérieur.

Le parquet de Paris a précisé qu'une enquête avait été ouverte et qu'"un homme âgé de 60 à 70 ans a été interpellé et placé en garde à vue".

"Son identité est en cours de vérification", a-t-il ajouté.

La nouvelle de la fusillade a mis les nerfs à vif dans une ville qui a été ciblée à plusieurs reprises par des groupes terroristes islamistes depuis 2015.

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