De la fumée s'élève d'un bâtiment touché par une frappe israélienne à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 20 juillet 2024

Hodeida (Yémen) (AFP) - Les rebelles yéménites Houthis ont promis dimanche des représailles "énormes" contre Israël après une frappe meurtrière contre le port de Hodeida, alors que les violences déclenchées par la guerre de Gaza secouent la région.

Cette semaine, Israël a bombardé successivement le territoire palestinien, le Liban et le Yémen en réponse aux attaques de groupes militants soutenus par l'Iran.

Malgré les déclarations de Washington selon lesquelles un accord visant à mettre fin à plus de neuf mois de guerre dévastatrice entre Israël et le Hamas, au pouvoir à Gaza, était proche de la « ligne d’arrivée », l’armée israélienne a déclaré avoir intercepté un missile tiré depuis le Yémen alors qu’elle poursuivait son offensive dans la bande de Gaza assiégée.

Des dizaines de personnes ont été tuées depuis samedi à Gaza, a indiqué l'agence de défense civile, notamment lors de frappes contre des maisons dans les régions centrales de Nuseirat et de Bureij et contre des personnes déplacées près du sud de Khan Yunis.

Les habitants ont déclaré qu'une opération majeure était en cours dans le district saoudien à l'ouest de Rafah, dans le sud, faisant état d'artillerie lourde et d'affrontements.

Les Houthis du Yémen ont juré de riposter après une frappe israélienne meurtrière sur un port clé contrôlé par les rebelles

Les frappes meurtrières à Gaza surviennent quelques heures après que le Hezbollah et son allié le Hamas ont déclaré avoir tiré sur des positions israéliennes depuis le sud du Liban, tandis que les rebelles houthis du Yémen ont promis de répondre aux avions de guerre israéliens frappant un port clé.

Dimanche, le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, a déclaré que « la réponse des rebelles à l'agression israélienne contre notre pays est inévitable et sera énorme ».

- Le feu fait toujours rage -

Les incendies provoqués par les frappes sur le port rebelle de Hodeida « sont visibles dans tout le Moyen-Orient et leur signification est claire », a déclaré samedi le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant.

Les Houthis contrôlent de larges pans du Yémen, y compris une grande partie de sa côte sur la mer Rouge, tandis que le gouvernement internationalement reconnu s'est retiré à Aden, sur la côte sud.

Détaillant les premières frappes revendiquées par Israël au Yémen, Gallant a mis en garde contre de nouvelles opérations si les Houthis « osent nous attaquer » après qu'une frappe de drone rebelle a tué une personne à Tel-Aviv vendredi.

Une grande partie de Gaza a été dévastée, avec des crises de faim et de santé qui frappent les 2,4 millions d'habitants du territoire.

À Hodeida, trois personnes ont été tuées et 87 blessées, ont indiqué des responsables de la santé dans un communiqué diffusé par les médias houthis.

Les pompiers ont eu du mal à contenir l'énorme incendie provoqué par la frappe à Hodeida, un employé du port affirmant que des réservoirs de stockage de carburant et une centrale électrique étaient toujours en feu dimanche.

Après ces frappes, l'armée israélienne a annoncé dimanche avoir intercepté un missile tiré depuis le Yémen en direction de la station balnéaire d'Eilat, sur la mer Rouge. Saree a déclaré que les rebelles avaient tiré des missiles balistiques en direction de la ville portuaire.

- Netanyahu se rend à Washington -

Le trio de groupes militants a juré de poursuivre ses attaques contre Israël jusqu'à ce qu'une trêve mette fin à la violence à Gaza, qui est en ruines, la plupart des habitants étant contraints de fuir leurs maisons.

La guerre de Gaza a été déclenchée par l'attaque du Hamas contre le sud d'Israël le 7 octobre, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres israéliens.

Les militants ont également pris 251 otages, dont 116 se trouvent toujours à Gaza, dont 42 sont morts selon l'armée israélienne.

Des manifestants sont allongés sur le sol recouvert de peinture rouge, tandis qu'un autre porte un masque représentant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu assis près d'une pataugeoire remplie de faux sang, lors d'un rassemblement anti-gouvernemental à Tel Aviv

Les représailles militaires israéliennes pour éradiquer le Hamas ont tué au moins 38 983 personnes, principalement des civils, selon les données du ministère de la Santé de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas.

La guerre a également déclenché des crises alimentaires et sanitaires à Gaza, Israël et les Nations Unies se reprochant mutuellement l’absence d’aide humanitaire vitale à destination de ceux qui en ont besoin.

Après la détection du poliovirus dans les eaux usées de Gaza, bien qu’aucun cas individuel n’ait été signalé, l’Organisation mondiale de la santé a déclaré qu’il existait des contraintes « monumentales » pour mettre en place une réponse rapide.

Le porte-parole de l'OMS, Christian Lindmeier, a déclaré vendredi que l'agence estimait que de nombreuses autres maladies « se propageaient de manière incontrôlable » à l'intérieur de Gaza.

La guerre qui dure depuis des mois a également poussé les Israéliens à descendre dans la rue, parfois par dizaines de milliers, pour obtenir la libération des otages restants.

« Ramenez-les chez eux », a déclaré samedi à Tel-Aviv la manifestante Ofira Azrieli, appelant le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Le Premier ministre doit s'adresser mercredi aux législateurs américains à Washington, où il sera sous pression pour parvenir à un cessez-le-feu avec le Hamas.

Son bureau a annoncé qu'il rencontrerait le président américain Joe Biden mardi.