L'extrême droite a répandu des rumeurs sans fondement selon lesquelles Brigitte Macron aurait été assignée de sexe masculin à la naissance.

Paris (AFP) - Dix personnes ont comparu lundi à Paris devant un tribunal pour harcèlement sexiste en ligne à l'encontre de Brigitte Macron, dans le cadre de la dernière affaire liée à des accusations de discrimination sexuelle non fondées portées contre la première dame française.

Le procès intervient après qu'elle et le président Emmanuel Macron ont déposé une plainte en diffamation aux États-Unis fin juillet, en lien avec une fausse allégation amplifiée et répétée en ligne selon laquelle Brigitte Macron aurait été assignée de sexe masculin à la naissance.

Cette accusation vise depuis longtemps le couple présidentiel, tout comme les critiques concernant leur différence d'âge d'un quart de siècle.

La première dame était absente à l'ouverture au tribunal correctionnel de Paris du procès de dix prévenus - huit hommes et deux femmes, âgés de 41 à 65 ans - accusés de cyberharcèlement visant Brigitte Macron.

Brigitte Macron, 72 ans, ne devrait pas comparaître devant le tribunal, mais sa fille Tiphaine Auzière pourrait témoigner mardi, a indiqué à l'AFP l'avocat de la première dame.

S'ils sont reconnus coupables, les accusés risquent jusqu'à deux ans de prison.

Ils ont été accusés d'avoir fait de nombreux commentaires malveillants sur le genre et la sexualité de Brigitte Macron, notamment en assimilant sa différence d'âge avec son mari de 47 ans à de la « pédophilie », selon les procureurs.

La première dame française a déposé une plainte en août 2024 qui a conduit à une enquête pour cyberharcèlement et à des arrestations en décembre 2024 et février 2025.

- « Théoriciens du complot » -

Parmi les accusés figure Aurélien Poirson-Atlan, 41 ans, un publiciste connu sur les réseaux sociaux sous le nom de « Zoe Sagan » et souvent lié aux cercles de théories du complot.

Parmi les accusés figure Aurélien Poirson-Atlan, 41 ans, un publiciste connu sur les réseaux sociaux sous le nom de « Zoe Sagan » et souvent lié aux cercles des théories du complot.

Lui et plusieurs autres accusés ont dénoncé le procès.

Lors d’une pause lundi, Poirson-Atlan a donné une conférence de presse impromptue, dénonçant le « harcèlement inversé ».

Bertrand S., un galeriste de 56 ans comptant plus de 100 000 abonnés sur X, a émis un avis similaire.

« La presse nous dépeint comme des personnes d'extrême droite, antisémites, complotistes », a-t-il déclaré à l'AFP à la veille du procès.

« Qui est harcelé ? »

Parmi les prévenus figure également une femme déjà visée par une plainte en diffamation déposée par Brigitte Macron en 2022 : Delphine J., 51 ans, médium spirituel autoproclamé qui se fait appeler Amandine Roy.

En 2021, elle a publié sur sa chaîne YouTube une interview de quatre heures avec la journaliste indépendante autoproclamée Natacha Rey, alléguant que Brigitte Macron, dont le nom de jeune fille est Trogneux, avait autrefois été un homme appelé Jean-Michel Trogneux, le nom de son frère.

Les deux femmes avaient été condamnées à verser des dommages et intérêts à Brigitte Macron et à son frère en 2024, avant que leur condamnation ne soit annulée en appel. La Première dame a depuis porté l'affaire devant la plus haute cour d'appel du pays.

Apparues dès l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, ces affirmations ont été amplifiées par les milieux d’extrême droite et les théoriciens du complot en France et aux États-Unis, où les droits des transgenres sont devenus un sujet brûlant au cœur des guerres culturelles américaines.

Le couple présidentiel a déposé en juillet une plainte en diffamation aux États-Unis contre la podcasteuse conservatrice Candace Owens, qui a produit une série intitulée « Becoming Brigitte », affirmant qu'elle était née homme.

Le couple prévoit de fournir des preuves « scientifiques » et des photos prouvant que la première dame n'est pas transgenre, selon leur avocat américain.

Plusieurs des personnes qui doivent être jugées à Paris ont partagé des publications de l'influenceuse américaine.

Parmi les accusés figurent également Delphine J., 51 ans, une médium spirituelle autoproclamée qui se fait appeler Amandine Roy.

Dans l'une d'elles, un prévenu faisait état de « 2 000 personnes » prêtes à faire du « porte-à-porte à Amiens (ville natale du couple présidentiel) pour faire la lumière sur l'affaire Brigitte ».

D’autres femmes de premier plan dans les cercles politiques, dont l’ancienne première dame des États-Unis Michelle Obama, l’ancienne vice-présidente américaine Kamala Harris et l’ancienne première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern, ont également été la cible de désinformation sur leur genre ou leur sexualité.

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