De la fumée s'élève après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, le 2 octobre 2025, comme photographié depuis Nuseirat, dans le centre de Gaza.

Bande de Gaza (Territoires palestiniens) (AFP) - Les familles des otages israéliens détenus à Gaza ont déclaré samedi qu'il était "essentiel" de mettre fin immédiatement à la guerre de Gaza, alors qu'Israël bombarde le territoire même après que le président américain Donald Trump l'a appelé à cesser.

Trump avait exhorté Israël à cesser ses bombardements sur le territoire palestinien après que le Hamas ait accepté de libérer tous les otages et d'entamer des négociations sur les détails de son plan de paix.

Le Hamas a déclaré qu'il était prêt à libérer les otages détenus à Gaza, mais souhaitait des négociations sur les détails du plan de Trump et avoir son mot à dire sur l'avenir du territoire palestinien.

« Le mouvement annonce son approbation de la libération de tous les otages – vivants et dépouilles – selon la formule d'échange incluse dans la proposition du président Trump », a déclaré le Hamas dans un communiqué vendredi.

Trump a ensuite publié sur Truth Social : « Sur la base de la déclaration que vient de publier le Hamas, je crois qu’il est prêt à une paix durable. Israël doit immédiatement cesser de bombarder Gaza afin que nous puissions libérer les otages rapidement et en toute sécurité ! »

Un haut responsable du Hamas a déclaré samedi que le groupe était « prêt à entamer immédiatement des négociations pour finaliser toutes les questions ».

Le plan proposé par Trump prévoit l'arrêt des hostilités, la libération des otages dans les 72 heures, un retrait progressif d'Israël de Gaza et le désarmement du Hamas.

Le plan insiste également sur le fait que le Hamas et les autres factions « n’ont aucun rôle dans la gouvernance de Gaza », l’administration du territoire étant plutôt assurée par un organe technocratique supervisé par une autorité de transition d’après-guerre dirigée par Trump lui-même.

« L'exigence du président Trump d'arrêter la guerre immédiatement est essentielle pour éviter des dommages graves et irréversibles aux otages », a déclaré le Forum des otages et des familles disparues dans un communiqué.

« Nous appelons le Premier ministre (Benjamin) Netanyahou à entamer immédiatement des négociations efficaces et rapides pour rapatrier tous nos otages. »

- Bombardement intense -

Mais malgré l'appel de Trump, l'agence de défense civile de Gaza a rapporté qu'Israël avait mené des dizaines d'attaques sur la ville de Gaza pendant la nuit, et qu'un certain nombre d'hôpitaux voisins avaient déclaré avoir reçu des victimes suite à des frappes.

"C'était une nuit très violente, au cours de laquelle (l'armée israélienne) a mené des dizaines de frappes aériennes et de tirs d'artillerie sur la ville de Gaza et d'autres zones de la bande de Gaza, malgré l'appel du président Trump à cesser les bombardements", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la défense civile, Mahmoud Bassal.

Bassal, dont l'agence est une force de secours opérant sous l'autorité du Hamas, a ajouté que 20 maisons ont été détruites dans les bombardements de la nuit.

L'hôpital baptiste de la ville de Gaza a déclaré avoir reçu des victimes suite à une frappe sur une maison dans le quartier de Tuffah, dont quatre morts et plusieurs blessés.

Plus au sud, l'hôpital Nasser de Khan Yunis a déclaré que deux enfants avaient été tués et huit personnes blessées dans une frappe de drone sur une tente dans un camp de déplacés de Gaza.

Le dirigeant américain avait donné au groupe palestinien jusqu'à 22h00 GMT dimanche pour accepter son plan en 20 points, sous peine de « faire face à l'enfer ».

Le bureau du Premier ministre israélien Benajmin Netanyahu avait déclaré en réponse à l'appel de Trump qu'Israël « se préparait à la mise en œuvre immédiate de la première étape du plan Trump pour la libération de tous les otages ».

Dans sa déclaration, le Hamas a également accepté de céder le pouvoir à Gaza à des technocrates, mais a déclaré qu'il « participerait et contribuerait de manière responsable » aux discussions palestiniennes concernant l'avenir du territoire.

- Des réactions pleines d'espoir -

Un journaliste de l'AFP dans la zone côtière d'Al-Mawasi, dans la bande de Gaza, a déclaré avoir entendu des cris de célébration « Allahu Akbar ! » (Dieu est le plus grand) s'élever des tentes abritant des Palestiniens alors que la nouvelle de la réponse du Hamas se répandait.

« Dès que j'ai lu la nouvelle… mon corps s'est mis à trembler. J'ai ressenti quelque chose comme : "Ô Allah, enfin le soulagement nous est parvenu" », a déclaré Samah Al-Hu, une Palestinienne déplacée à Al-Mawasi.

Les événements de vendredi ont également suscité un concert de réactions pleines d'espoir de la part de la communauté internationale, notamment de la part des dirigeants britannique, français et allemand, ainsi que du chef de l'ONU.

Les principaux médiateurs, le Qatar et l'Égypte, ont tous deux salué les déclarations du Hamas, affirmant qu'ils espéraient qu'elles contribueraient à garantir la fin du conflit.

La guerre a été déclenchée par l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1 219 personnes, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP des chiffres officiels israéliens.

L'offensive de représailles israélienne a tué au moins 66 288 Palestiniens, selon les chiffres du ministère de la Santé dans le territoire contrôlé par le Hamas que les Nations Unies considèrent comme fiables.

Leurs données ne font pas de distinction entre civils et combattants mais indiquent que plus de la moitié des morts sont des femmes et des enfants.

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