Des événements commémoratifs sont prévus en Israël pour marquer les deux ans de l'attaque du Hamas

Jérusalem (AFP) - Israël commémore mardi le deuxième anniversaire de l'attaque du 7 octobre 2023, alors que le Hamas et les négociateurs israéliens tiennent des pourparlers indirects pour mettre fin à la guerre de deux ans à Gaza dans le cadre d'un plan de paix proposé par les États-Unis.

Il y a deux ans jour pour jour, à la fin de la fête juive de Souccot, des militants dirigés par le Hamas lançaient une attaque massive contre Israël, faisant de cette journée la plus meurtrière de l'histoire du pays.

Des combattants palestiniens ont franchi la frontière entre Gaza et Israël, attaquant des communautés du sud d'Israël et un festival de musique dans le désert avec des tirs, des roquettes et des grenades.

L'attaque a fait 1.219 morts, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens.

Les militants ont également pris en otage 251 personnes à Gaza, dont 47 sont toujours captives, dont 25 que l'armée israélienne déclare mortes.

Alors que la pression internationale s'intensifie pour mettre fin à la guerre à Gaza, le président américain Donald Trump a dévoilé un plan en 20 points appelant à un cessez-le-feu, à la libération de tous les otages, au désarmement du Hamas et à un retrait progressif d'Israël de Gaza.

Le plan a donné lieu à des discussions en Egypte, les négociateurs israéliens et du Hamas ayant tenu lundi des discussions indirectes « positives », selon deux sources proches de l'équipe de négociation des militants palestiniens.

Les sources palestiniennes ont indiqué que les négociations, qui ont duré quatre heures le premier jour, reprendraient dans la ville de la mer Rouge à midi mardi.

En Israël, des commémorations étaient prévues mardi pour marquer l'anniversaire de l'attaque.

Des dizaines de proches et d'amis des personnes tuées lors du festival de musique Nova ont allumé des bougies et observé une minute de silence sur le site de l'attaque dans le sud d'Israël, où des militants ont tué plus de 370 personnes et pris des dizaines d'otages.

Orit Baron, dont la fille Yuval a été tuée lors du festival avec son fiancé Moshe Shuva, a déclaré à l'AFP que ce jour était une date « noire » pour sa famille.

« Cela fait maintenant deux ans. Et je suis là pour être avec elle, car c'est la dernière fois qu'elle est en vie », a déclaré la mère de 57 ans sur les lieux de l'attaque, ajoutant qu'elle avait le sentiment « qu'en ce moment, elle est avec moi ici ».

Une autre cérémonie était prévue sur la place des otages de Tel-Aviv, où des rassemblements hebdomadaires ont continué à réclamer la libération des captifs.

La campagne de représailles israélienne à Gaza par voie aérienne, terrestre et maritime se poursuit sans relâche, laissant de vastes destructions et des dizaines de milliers de morts palestiniens.

Une commémoration organisée par l'État est prévue le 16 octobre après les fêtes de Souccot en cours.

- 'Tout perdu' -

La campagne militaire de représailles israélienne à Gaza par voie aérienne, terrestre et maritime a tué au moins 67 160 personnes, selon le ministère de la Santé du territoire contrôlé par le Hamas, des chiffres que les Nations Unies considèrent comme crédibles.

Leurs données ne font pas de distinction entre civils et combattants mais indiquent que plus de la moitié des morts sont des femmes et des enfants.

Des quartiers entiers ont été rasés, avec des maisons, des hôpitaux, des écoles et des réseaux d’eau en ruines.

Des centaines de milliers de Gazaouis sans abri vivent désormais dans des camps surpeuplés et des zones ouvertes avec un accès limité à la nourriture, à l’eau ou à l’assainissement.

« Nous avons tout perdu dans cette guerre : nos maisons, des membres de notre famille, des amis, des voisins », a déclaré Hanan Mohammed, 36 ans, déplacée de sa maison à Jabalia.

« J’ai hâte qu’un cessez-le-feu soit annoncé et que ce bain de sang et cette mort sans fin cessent… il ne reste plus que la destruction. »

Après deux ans de guerre, 72 % de l'opinion publique israélienne se dit insatisfaite de la gestion de la guerre par le gouvernement, selon une enquête récente de l'Institut d'études de sécurité nationale.

- Tâche herculéenne -

Israël a étendu sa portée militaire au cours de la guerre, frappant des cibles dans cinq pays de la région, dont l’Iran, et tuant plusieurs hauts responsables du Hamas et le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.

Le mois dernier, une enquête de l'ONU a accusé Israël de génocide à Gaza, tandis que des groupes de défense des droits de l'homme ont accusé le Hamas d'avoir commis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité lors de l'attaque du 7 octobre. Les deux camps rejettent ces allégations.

L'attaque du Hamas a été la journée la plus meurtrière de l'histoire d'Israël

Dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, des médiateurs faisaient la navette entre les délégations israélienne et du Hamas sous haute sécurité.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a déclaré aux journalistes au Caire que des négociations étaient en cours pour une « première phase » de l'accord, ajoutant que les discussions étaient axées sur la création du « climat sur le terrain pour achever l'étape de la libération des otages ».

Trump a exhorté les négociateurs à « agir vite » pour mettre fin à la guerre à Gaza, où les frappes israéliennes se sont poursuivies lundi.

Mardi, l'armée israélienne a déclaré avoir détecté un projectile tiré depuis Gaza, sans qu'aucun blessé ne soit signalé.

Trump a déclaré à Newsmax TV : « Je pense que nous sommes très, très proches d'un accord… Je pense qu'il y a beaucoup de bonne volonté qui se manifeste maintenant. C'est assez incroyable, en fait. »

Bien que les deux parties aient accueilli favorablement la proposition de Trump, parvenir à un accord sur ses détails devrait être une tâche herculéenne.

Deux trêves conclues plus tôt dans la guerre ont permis la libération de dizaines d’otages en échange de centaines de prisonniers palestiniens, bien qu’elles n’aient pas envisagé un cessez-le-feu plus permanent ni le désarmement du Hamas.

Le chef militaire israélien, le lieutenant général Eyal Zamir, a averti que si ces négociations échouaient, l’armée « retournerait au combat » à Gaza.

fraises/csp/ser