Le gouvernement français a proposé une série de nouvelles concessions aux agriculteurs après le blocage des tracteurs dans tout le pays.

Paris (AFP) - Le ministre français de l'Agriculture a déclaré vendredi que la pire de la crise, qui avait vu les agriculteurs bloquer les routes dans tout le pays, était derrière elles, alors que les manifestants ont commencé à lever les barrages routiers suite aux promesses du gouvernement de fournir de l'argent et d'assouplir la réglementation.

Dans le cadre des manifestations les plus violentes qui se sont propagées à travers l'Europe la semaine dernière, les agriculteurs français sont sortis en force depuis plus d'une semaine, utilisant des tracteurs pour bloquer les principales routes menant à Paris et d'autres autoroutes majeures du pays.

Jeudi, deux principaux syndicats agricoles ont annoncé la suspension de l'action, appelant les manifestants à retirer leurs tracteurs des rues, après que le Premier ministre Gabriel Attal a promis de l'argent, des assouplissements des réglementations et une protection contre la concurrence déloyale.

Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, a déclaré vendredi que le pire de la crise était « quasiment derrière nous ».

"Mais les problèmes auxquels nous devons faire face et qui sont apparus dans cette crise sont encore devant nous", a-t-il déclaré à la télévision CNews.

Les autorités ont déclaré jeudi soir que de nombreux barrages routiers à travers le pays étaient levés ou allégés et que les agriculteurs ont continué à retirer leurs tracteurs des rues vendredi matin, même si certains barrages restaient en place.

"C'était une mobilisation historique, dure, forte", a déclaré Laurent Saint-Affre du syndicat FDSEA du sud Aveyron. Mais il a ajouté qu'un certain nombre de points de friction subsistaient, avertissant les autorités que les agriculteurs pourraient à nouveau sortir leurs tracteurs dans les rues « dans quelques jours ».

Au micro de RTL, Arnaud Gaillot, président du syndicat des Jeunes agriculteurs (JA), a souligné un sentiment de "fatigue" après dix jours de manifestations et une "volonté de mettre les choses entre parenthèses".

Dans les Yvelines, au sud-ouest de Paris, le nombre de véhicules impliqués dans un blocage était passé d'une vingtaine à sept tracteurs vendredi matin, a indiqué la police.

Les barrages routiers sur les autoroutes A4 et A5 en Seine-et-Marne à l'est de la capitale française ont été levés.

Autour de Lyon, tous les barrages routiers devraient être levés vendredi à 14h00 (13h00 GMT).

Une source policière a toutefois indiqué à l'AFP que certains manifestants souhaitaient rester sur place jusqu'à samedi, tandis que plusieurs "groupes isolés" souhaitaient rester sur place jusqu'au grand Salon de l'Agriculture qui s'ouvre le 24 février.

La FNSEA, le plus grand syndicat rural de France, souhaite que les premières mesures gouvernementales soient mises en œuvre avec le début des échanges commerciaux et une loi votée d'ici juin, a déclaré son président Arnaud Rousseau sur BFMTV.

Des milliers d'agriculteurs de toute l'Europe s'étaient rassemblés jeudi à Bruxelles, où le président français Emmanuel Macron s'est entretenu avec la chef de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Macron a déclaré aux journalistes que la France avait réussi à persuader l’UE d’« imposer des règles plus strictes » pour les importations de céréales et de volaille, y compris en provenance d’Ukraine déchirée par la guerre.

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