Des centaines de milliers de personnes ont manifesté en France contre la réforme des retraites très détestée

Paris (AFP) - Le gouvernement du président Emmanuel Macron a offert dimanche une concession sur les réformes contestées des retraites françaises, cherchant à renforcer le soutien de potentiels alliés de droite avant le débat parlementaire.

Les personnes qui ont commencé à travailler entre 20 et 21 ans pourront prendre leur retraite à 63 ans, a déclaré la Première ministre Elisabeth Borne à l'hebdomadaire JDD, plutôt que l'âge de 64 ans qui fait la une des journaux et qui hérisse de larges pans du public.

"Nous entendons la demande" des députés du parti conservateur Les Républicains, dont les voix sont nécessaires pour constituer une majorité pour la réforme, a déclaré Borne.

Le chef des Républicains Eric Ciotti avait auparavant déclaré au journal Parisien que le changement « assurerait une très large majorité » de ses députés.

Bien que réélu à la présidence l'année dernière, Macron a également perdu sa majorité parlementaire et a été contraint soit de concocter des compromis, soit de faire adopter des lois en utilisant une porte latérale impopulaire constitutionnelle.

Mais il s'en est tenu à la réforme des retraites largement détestée, contre laquelle des centaines de milliers de personnes ont manifesté et de nombreux travailleurs se sont mis en grève en deux jours d'action de masse jusqu'à présent, et d'autres sont prévues les 7 et 11 février.

Pendant ce temps, l'opposition de gauche au parlement a soumis des milliers d'amendements pour contrecarrer le débat sur la loi.

Borne a également reconnu les demandes des républicains et des alliés du Mouvement démocrate de Macron pour une révision de la réforme en 2027, qui vise à sortir le système des retraites du déficit d'ici 2030.

Et elle a déclaré que le gouvernement exercerait des pressions sur les entreprises pour qu'elles mettent fin à la pratique consistant à licencier les employés plus âgés, ce qui laisse beaucoup de mal à trouver du travail dans leurs dernières années avant l'âge de la retraite.

"Trop souvent, les entreprises arrêtent de former et de recruter des personnes âgées", a déclaré Borne.

"C'est choquant pour les salariés et c'est une perte de se priver de leurs compétences."

Les plans du gouvernement obligeront les entreprises à publier régulièrement des détails sur le nombre de travailleurs âgés qu'elles emploient, le ministre du Travail Olivier Dussopt prévoyant samedi des sanctions financières pour ceux qui ne le font pas.